La pratique politique en Afrique est celle d’une constante lutte pour ou contre la domination. L’une des conséquences majeures et très visibles de cette situation est que tout est cristallisé autour des stratégies de conquête ou de conservation du pouvoir au détriment d’une réelle volonté de contribuer à la gestion de la vie sociale, à une redistribution efficiente des ressources pour une vie bonne, une vie heureuse comme le dirait Aristote. L’objectif du présent travail est d’indiquer, sous l’éclairage de l’analyse de la pensée politique aristotélicienne, que la pratique politique en Afrique requiert un ancrage éthique. Cet ancrage doit se fonder sur des conditions telles que, la prise en compte de la qualité morale de l’autorité politique et la mise en place des comités d’éthique où se négocient les actions politiques. Notre analyse part de la pratique politique en Afrique pour en ressortir les ambiguïtés et les conséquences qui sont analysées à partir de la philosophie d’Aristote. Et, à la lumière de cette analyse de la pensée politique aristotélicienne, nous définirons quelques conditions pour un ancrage éthique dans la pratique politique en Afrique.