ISSN-L : 2617-0051
La constitution et l’expédition de l’ECOMOG au Libéria en tant que force d’interposition, a suscité une lueur d’espoir pour les Libériens pris dans le feu des combats et pour tous les épris de la paix. Mais, le conflit qui dévastait le Libéria a réveillé les rivalités latentes depuis la crise biafraise entre les États anglophones et francophones de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Malgré les divergences relatives à sa composition, l’ECOMOG a été engagé dans la résolution de ce conflit armé. Dans les premiers instants de son intervention, elle a tenté de ressusciter l’État libérien en mettant sur pied un gouvernement de transition. Cependant, cette entreprise s’est heurtée au refus de Charles Taylor dont le mouvement armé contrôlait la quasi-totalité du territoire libérien et n’acceptait pas de perdre sa position. Si dans le courant 1990-1995, la force d’interposition ouest africaine s’est montrée hostile à Charles Taylor, après la signature de l’accord d’Abuja II en 1995, elle a fait revirement. Désormais alliée de Charles Taylor, elle est passée du statut de pacificateur à la belligérance. Ainsi, au lieu de mettre fin à la crise libérienne dans un bref délai, l’ECOMOG l’a prolongée. Elle a accompagné Charles Taylor à la prise du pouvoir en 1997.